Je passe une enfance magnifique, entouré par des cousines qui me font des câlins, ma mère et des copines avec qui je joue au docteur. J’apprends tôt à dessiner en recopiant des portraits de mannequins des magazines je fais aussi du skate et des petits films animés en stop motion en VHS. Quand on part en vacances je suis tellement malade en voiture que je vomis parfois même à l’arrêt. La seule chose qui me calme, c’est la musique — j’écoute les cassettes de mes grands frères dans mon Walkman rouge Phillips. Pendant les années qui suivent la guitare commence à remplacer le skateboard, le dessin, la peinture, peut-être parce qu’elle les contient tous.
Dans ma tête des tableaux commencent à se former dans les lesquels il y a toujours au moins une chanson, un livre, une figure de skate et une fille. La musique me donne des visions et ces visions prennent deviennent spectaculaires lorsque je découvre la musique électronique. Je passe une grande partie de mon adolescence à écrire, composer, puis à enregistrer des tracks. Toutes mes chansons d’alors parlent d’amour et évoquent la couleur bleue.
Entre 21 et 25 ans, j’écris une soixantaine de titres, entre Paris Bologne, Milan et Ramallah. En parallèle, je fais études pour devenir avocat, et repousse sans cesse le moment de choisir entre le droit et la musique.
Je fais beaucoup la fête. Puis un jour je rêve qu’un serpent me mord et quand je me réveille je n’arrive plus à respirer. Mon poumon s’est arrêté de fonctionner : médecin, urgences, anesthésie générale, opération. Je me réveille un matin de décembre, au dernier étage d’un hôpital ultra moderne.
Tout est beaucoup plus clair. Je ferai de la musique ou rien d’autre.