Qui est Sergeï ? Un videur de boîte de nuit ? Un colosse au visage émacié qui parle avec un fort accent ? Un mâle blanc venu du froid, un peu rustre, qui vous piétine sans s’excuser ? Fausse route…
Sergeï c’est un personnage sans tête, un homme tronc aux bras musclés, d’une force titanesque et d’une sensibilité hallucinante dans lequel vient se loger la folie créative et bouillonnante de Lucie
Antunes. Avec Sergeï, Lucie vient exploser les normes à grands coups de baguettes sur les lames de son marimba, de son vibraphone, les peaux tendues de sa batterie.
Sergeï c’est le projet furieux d’une jeune percussionniste qui a fait ses armes de façon plutôt classique : finaliste du concours international ARD de Munich en 2007, résidente de la Cité Internationale des Arts à deux reprises, lauréate de la bourse Marcel-Bleustein Blanchet pour la vocation, titulaire de plusieurs prix de conservatoire et d’un Master du Conservatoire National Supérieur de Lyon ou encore lauréate de la bourse Fondation de France « Déclic Jeunes ». En 2013, Lucie verse dans la pop et se trouve propulsée sur le devant de la scène aux côtés de Moodoïd, puis enchainera les projets pour d’autres à la batterie : Aquaserge, Yuksek, Susheela Raman.
En écoutant Sergeï, on pense à un Terry Riley qui aurait mangé de la testostérone, un Steve Reich sous ecstasy, et plus généralement à tous les précurseurs de la musique répétitive. Une traversée sensorielle universelle qui nous fait découvrir de nouvelles matières sonores grâce au mélange de sons acoustiques, d’objets de récupérations et de sons électroniques.
Sur scène Sergeï est un monstre à six mains et trois têtes : Lucie Antunes (batterie, marimba, vibraphone, percu), Jean-Sylvain Le Gouic (du groupe Juveniles) au moog, prophet, percussion et modulaires et Franck Berthoux complice de toujours qui traite le son en temps réel sur scène.
Crédit photo ┬® Marine Keller